Gaële Voillot-Frossard, jeune entrepreneure
Gaële Voillot-Frossard est une jeune, entrepreneure, volontaire, dynamique, qui sait ce qu’elle veut et s’en donne les moyens.
Originaire des Settons, de Montsauche, Gaële, 28 ans, est venue pour la première fois à Luzy il y a 10 ans, en 2009. Pour voir Thomas, son copain, même âge, devenu depuis son mari. Thomas est de Luzy, « c’est quelqu’un du coin ». L’intégration s’est faite aussi à force de bouger, de sortir, de s’investir, dans la commune. Ses études, son apprentissage en conduite et gestion des élevages canin et félin en poche, Gaële ouvre son propre salon à Luzy, “La patte dans la main”. Gaële se sent bien à Luzy : « c’est suffisamment grand, on trouve de tout. Les médecins, les commerces d’alimentation, le garage, les services, le coiffeur. Et les hôpitaux sont relativement proches. »
Gaële a acheté sa maison en 2015, avec un projet de commerce avec logement dès le début.
Elle savait aussi qu’elle voulait rénover, et se donner le temps, pour se projeter, pour habiter. Elle a aimé le bâtiment pour sa disposition atypique, sa charpente biscornue, la terrasse sur les rochers des remparts. Le choix de la maison s’est fait au final par rapport à l’activité économique. Le commerce a amené la maison, et non l’inverse. Et pour le commerce, l’emplacement est idéal : « sur l’axe Nevers/Autun, avec un parking et de l’espace autour. L’avantage, c’est la visibilité. » Un premier accompagnement par la Boutique de Gestion et l’OCMACS lui a permis de trouver les aides nécessaires pour lancer la rénovation dans la partie commerce. Gaële et Thomas ont tout fait tout seul : « Il y avait tout à refaire ! »
L’amélioration de l’habitat est venue ensuite. « Rénover, faire les travaux, c’est long, mais ça permet de voir les avantages et les inconvénients, de faire mûrir le projet. » Le temps d’installer le commerce, Gaële a pu se projeter dans la partie habitation. « Les plans de l’appartement ont été faits par l’atelier Karadux à Luzy. » Gaële et Thomas feront par eux-mêmes la plomberie, l’électricité, la peinture et le carrelage. D’autres travaux seront faits par les artisans locaux : les enduits extérieurs, les fenêtres, le toit, les vélux, les gouttières, l’isolation en matériaux biosourcés, la VMC et le chauffage (« électrique malheureusement car problème de place pour stocker du bois ou des granulés. »).
Le fonds façades et l’OPAH ont considérablement accéléré les travaux.
« La couleur de la façade est la couleur d’origine. Ca donne un côté gai pour le quartier. On a voulu garder cet esprit originel en rendant visible le colombage. Notre touche perso, c’est le tuilot, les pierres et l’âge de la maison qu’on a laissé apparents : 1835 pour sa reconstruction. »
« Le fonds façades et l’OPAH, c’est aussi une manière d’aider les entreprises. On a pris que des entreprises locales : Leblanc, Dessaux, Gounot, Chorobate, les forges du Morvan. Il y a une relation de confiance, en plus du rapport qualité / prix. On est très satisfait du travail accompli. »
« J’ai fait une recherche sur internet sur les aides qui pouvaient exister : j’ai trouvé celles de l’ANAH, dans le cadre des OPAH ; et il y avait une OPAH sur Luzy. Aujourd’hui, je fais de la prescription à mes ami.es ! La communication nationale est vraiment à améliorer. »
Le dossier pour les aides ANAH est compliqué à monter : trouver les informations, comprendre les documents, avancer l’argent, respecter les conditions de ressources. Dans son retour d’expérience, Gaële dit « ne pas toujours avoir été armée pour demander, comprendre les processus. Mais heureusement, on est soutenus : le CAUE pour les conseils architecturaux, Mme Guérin pour l’appui local, Benoit de Soliha pour l’aide technique, Cécile pour le suivi. C’est vraiment chouette et bien pratique. »
Aujourd’hui, le dossier de Gaële a été accepté, elle a jusqu’en 2021 pour faire les travaux. La suite ? « On ne se voit pas ailleurs. On a tout construit là, dans tous les sens du terme. Mais on verra ce que la vie nous réserve ! »